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Ils sont rares, ceux qui savent l'art de rêver
Non comme une fuite, mais bien un fil
Sur lequel funambules danser !
Ils sont rares ceux qui ne cherchent pas à tirer
A hue, à dia, à eux, le beau
Et plafff, cela devient laid .
Ils sont rares les danseurs, les joueurs de pipeaux
Dans la nuit qui s'effiloche je les vois, et je suis là-bas
Avec eux, cette danseuse avec la robe rouge.
Noirs les bas, rouge la robe légère et courte
Un corps pour la comédie, tout est comédie
Alors jouons ! Les amis !
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De nos doigts malhabiles nous aurons repoussé
La fine couche de sable qui dissimulait
Ne voyant pas que ce geste participait
Prenant peur nous nous serons frappés
La poitrine, et cela était aussi utile
Nous croyant perdus nous aurons pleuré
Et ces larmes ont lavé
Des mains se tendaient
Que nous aurons refusé de saisir
Et cela était juste.
Alors, oui
Le dire
La vie est un chemin d’éveil
Pour tous et en tout.
Il n’y a pas de passage trop étroit
Ni de montagne trop haute
Ni de désert trop aride
Ni de plaine trop fertile.
Tout Est, à sa juste place
Qui se fait.
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Il y a celui de la maison, au-delà les bruits du voisinage…
Il est des maisons qui accueillent le silence, j’en ai connues, il a fallu les quitter. Ces maisons sont de vieilles pierres, entourées d’un grand jardin où la végétation est dense, de cachettes pour les enfants, de coins frais pour l’été. On s’y promène volontiers, regarder les arbres pousser et les fleurs s’ouvrir au petit matin, s’asseoir près de la margelle, se pencher au-dessus du puits. Le soir, le soleil vient caresser de ses longs cheveux, puis la nuit y murmure son chant profond.
En cette maison, le silence s’est fait absence, il sonne comme du métal qui tombe sur le carrelage. Il parle d’un vide qui ne peut jamais se remplir. Alors, le laisser sortir de la maison, c’est facile, les fenêtres sont toujours ouvertes. Là il se remplit du chant des grillons et du parfum du jasmin, parfois des nuits torrides des crapauds, mais il ne devient pas encore familier.
Il est des endroits particuliers, des endroits qui bruissent, j’en ai connus, il a fallu les quitter. Ils parlaient de ventres chauds, de sous-bois parfumés et habités, de rivières vivantes, de la plaine qui tremble sous le soleil de Juillet, et aussi au cœur de l’hiver, des embruns de l’océan. Ils parlaient de gothique, de roman, de ruelles aux pavés décousus, de vieux bistrots, de caves voûtées.
C’est le ciel, vacuité, qui enfin l’accueille ce silence, il s’ouvre sur l’infini, plus loin, plus définitif, sans désir de retour sur la douceur du souvenir.
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Suis une fille de la plaine
Du ciel à découvert
De l’horizon loin, loin, là-bas
Me voici à vivre dans un trou
De montagnes.
Les premières promenades
Dans les hauts encaissés
Faisaient étouffement
Qui cédait les bas retrouvés
Et puis le temps a passé.
Le soir marchant avec les chiens
J’aime aller jusqu’où le nid
Se fait si intime
Là, je les entends murmurer
Leur secret de pierres.
Tout n’est plus que vibration.
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