• Chemin de Compostelle - Le 01 Juillet 1999

    Il y a ceux qui commencent le chemin, ils vont pattes blanches.
    Me voici à Astorga. j’ai décidé d’envoyer la tente à St Jacques. Il me faut m’alléger mais aussi marcher à la fraîche. Se laisser porter, ne pas s’opposer, mais s’adapter aux circonstances.

    Que c’est beau un sourire, depuis que Markus est parti, j’ai l’impression de ne plus avoir souri. Peut être en est t-il ainsi...

    Là où il y avait douceur et possible, il y a dureté et finitude. Là où il y avait rencontre, il y a le vide de l'absence.


    La vue est si belle, tu découvres la ville de la hauteur d'un Montjoie, où trône une belle croix bi-face.

     

    J’ai cru être seule alors au pied de la croix un élan : « Oh Grand esprit dont j’entends la voix dans toutes choses… » et là j’ai vu surgir de derrière le monument, un vieil homme un bouquet de thym à la main, il m’a parlé en espagnol. Je lui ai dit que je ne comprenais pas, il a continué à me parler, alors je l’ai écouté.
     

    Il voulait savoir de quel chemin je venais, j’ai eu un peu honte, mais je n’ai pas menti, du plus court celui qui longe la route.
    Dans la descente j’ai ri de la farce et un autre petit vieux m’a offert des cerises. Celui là parlait français, il voulait que je m’installe dans sa petite maison, il a voulu me toucher la main « pour St Jacques », deux fois il m’a touché la joue : «Toi, gentille», sa peau était rugueuse.


    Cet après midi, j’ai croisé des personnes plus tristes que moi. Il fait très, très chaud. A l’albergue j’ai retrouvé :

    - l’amie Australienne, aujourd’hui son chevalier servant n’est pas Dandy mais le petit Gandhi. Les choses ont l’air d’aller bon train pour eux

    - les deux jeunes finlandais, lui avec sa voix de basse qui semble toujours se plaindre, elle qui rit beaucoup à ce qu’il raconte.

    - le brésilien pas aimable a retrouvé sa femme et le sourire.


    Là, l’étau se desserre un peu et déjà je peux me projeter en douceur, en tendresse.
    Au loin, la montagne se précise, ce soir elle se détache distinctement à l'horizon, bien que ton sur ton.

    Lorsque je suis retournée au refuge, une fille du fond de son lit me fait un grand sourire, c'est Patricia. Elle commence le camino aujourd'hui.

     

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