• Chemin de Compostelle - Le 06 Mai 1999

    Une plainte déchirante dans la nuit. Cela vient du bois. Impossible de reconnaître ce qui se passe là. Je suis restée attentive au moindre souffle jusqu’au petit matin, puis me suis endormie pour un court moment, alors il a fallu se lever.


    La marche est difficile, le manque de sommeil, bien sûr, mais aussi, ce cri resté au creux de mon ventre et son écho monte et me noue la gorge.

    Un peu avant Châtres, je m’arrête aux abords d’un château. Il est habité, et l’entrée du parc est signalée par diverses interdictions et menaces, aussi celle d’un chien méchant qui monte la garde.


    Les chiens, en voilà un sujet d’angoisse. Avant même que le danger se présente, l’idée de ce qui pourrait se passer. Il y a quelques jours, une véritable panique, alors qu’un boxer s’acharnait sur la clôture pour me rejoindre.

    Je ressassais cet événement, assise sur un gros rocher, lorsque deux furies ont surgi. J’ai bondi sur mes deux pieds, j’en aurai eu quatre j’aurai bondi sur les quatre, j’en aurai pas eu du tout j’aurai bondi quand même. Elles se sont jetées sur moi… ardentes de tendresse, joyeuses, joyeuses. De boue et de baveuses léchouilles elles m’ont sali les mollets et le caleçon tout propre. Aucun soulagement à les trouver aussi inoffensives, aucun humour devant le constat que les propriétaires du château ont bien mal choisi leurs molosses.

    Malgré tous leurs efforts pour m’entraîner dans leur folle cavalcade, je me renfrogne de plus en plus, perdant un temps considérable à trouver une solution pour me débarrasser d’elles.


    L’arrivée à Châtres, alors qu’il est l’heure de manger, est laborieuse. Les quartiers périphériques sont toujours longs à traverser, on croit avoir atteint son but mais il reste toujours plus d’effort qu’on ne le pense.

    Alors, je m’offre un repas au restaurant. Et bien que le patron ne soit pas aimable, et le steak très moyen, je passe un moment agréable à la terrasse.

    Je reconnais Châtre, en franchissant le pont de la ville basse, sans me souvenir de l’époque où j’y serais venue. Visite du musée de George Sand, les pieds nus. Je suis seule, à déambuler en ce lieu. Le carrelage est si froid qu’il faut rechausser.

     

    Quelques achats, j’ai même trouvé une nouvelle cartouche de gaz. Mon accoutrement intrigue dans ces petites villes bourgeoises, je ne m’attarde pas, je file vers le camping où je pourrai passer la nuit et laver le linge.

     

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