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Chemin de Compostelle - Le 13 Mai 1999
Le soleil du grand Est a attendu que je sois prête. Le voici qui allume les verts de ce doux vallon.
Quelque chose commande ici l’arrêt : une apesanteur, une forme d’inertie bouillonnante. Avec l’accord du docteur, je prends une journée de repos en ce lieu.
Le gîte est derrière l’église que j’ai visitée avec doc, lui aussi est découvreur de son clocher. Ici pas de recherches généalogiques, on s’intéresse au langage des symboles.
Trois marches à franchir pour accéder au chœur, trois confirmations, trois états… trois plans ?
Ces explications ne font qu’épaissir le brouillard en son esprit.
Elle aimerait pouvoir en faire un chemin d’ici à là-bas, mais elle ne peut pas. Elle s’est toujours méfiée de ce qui prétend décoder le mystère, ce qui sépare des initiés et des non-initiés, elle juge l’arrogance de ces maîtres qui dictent des façons de faire, de penser, de se représenter le monde, la relation au vivant.
Elle aimerait pouvoir rejeter ces concepts, en finir avec cette mastication mentale qui tourne en rond, mais ça aussi ce n’est pas possible. Tout d’abord, elle n’a pas les idées assez claires, et puis, elle sent que quelque chose cherche à se dire à travers ce brouillard, quelque chose qui parle de ce frémissement en elle, en résonance. Et puis, la voici qui marche sur son fil, confrontée aux interdits et à son désir de maîtrise
En ce gîte, où hier s’étaient arrêtés quelques pèlerins, elle est seule, elle s’endort, dans une solitude qui ne reconnaît pas sa propre image.
Tags : Chemin de Compostelle, Bénévent, le 13 Mai 1999
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