• Chemin de Compostelle - Le 17 Juin 1999

    Azefa j’avais oublié, mais mes pas ont bien été jusqu’à la fontaine pour une promesse faite à Rotraud.

    Vient de me doubler la danseuse Brésilienne, une liane souple et forte qui avance d’un pas léger.


    L’orage, qui a fait des ravages cette nuit, ne nous quitte pas, l’atmosphère reste étouffant, au loin des grondements, un ciel chargé d’électricité, j’ai beau hâter le pas, il me rattrape peu avant d’arriver à Aruera. Un homme, puis une femme, m’ont enjoint de me mettre à l’abri. Me voici dans une grange, alors que dehors éclairs, tonnerre et pluie s’abattent sur toute chose. Mais le toit est percé de partout, je navigue d’un endroit à un autre sans jamais vraiment être au sec. Le vent s’engouffre de toute part, et maintenant j’ai froid, je décide de reprendre la route !


    Santo Domingo de la Calzada m’accueille sous une courte éclaircie, mais la pluie reprend avant que je ne trouve un lieu pour dormir. C’est compliqué, plus de place dans les albergues ! Pauvres pelegrinos qui arrivent trempés où vont t-ils dormir ?

    Mais chez les Franciscaines, une petite sœur s’affaire afin de trouver une solution pour chacun. Pour moi, la cocina. J’ai mis un temps fou à comprendre, me voici, seule, enfin seule dans un local réduit avec un évier et… Oui une cuisine bien sûr !

    Ah, je remercie, c’est si étrange, comme si elle avait compris, senti ce besoin profond ...

    Je ne retrouve ici aucun de ceux que je connais, me voici orpheline. Quelle ambivalence ! !
    Albert me manque, je pars à sa recherche. Marcher au hasard, dans cette atmosphère humide, la cathédrale, et puis l’église tout près du refugio des Franciscaines.

    Elle avance dans l’allée centrale, un concert vient de prendre fin, et là parmi les quelques personnes qui quittent encore l’endroit, Markus, face à elle. Quelques pas et les voici tout près, ils se touchent du bout des doigts.
    Mystère de la vie qui fait s’échanger, en de si curieux instants, une telle intensité, hors du temps, du monde, dans une joie sans limite.

    Au refuge, Albert est apparu, je faisais cuire la soupe, il voulait que je l’accompagne au restaurant « Non, merci, ami, une autre fois... »



    Santo Domingo, chez toi
    J'ai trouvé la paix
    Et la quiétude
    Les petites sœurs sont si douces
    Et comme il fait bon
    D'être à l'abri
    Quand le temps se fait misère

    Santo Domingo, chez toi
    Je me suis sentie "moi"
    Sans âge, sans histoire
    Toute neuve

     

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