• Chemin de Compostelle - Le 26 Avril 1999

    Elle a accepté que Marc l’accompagne en voiture jusqu’à Corbigny, il l’a décidée en lui parlant de la côte qu’il faut gravir. Sa description, avec force de qualificatifs sur sa rudesse, lui a retiré le peu de forces qu'elle a trouvées au réveil. Après paraît-il, c’est bon, du plat !

    Le Guide du Pèlerin du XIIIème siècle, recommandait vivement de ne pas s’arrêter en cette ville : « Il est, en ce lieu, des moines frauduleux qui prétendent détenir les reliques de St Léonard de Noblat… ». La voici hors de danger, son conducteur l’a sortie de ce repaire de menteurs, pas eu le temps de dire « ouf » qu'ils l’avaient traversé. Il a fallu qu’elle insiste, il commençait à pleuvoir, il voulait l’emmener plus loin, il ne voulait pas la laisser-là, seule, au bord de la route.

    Il est reparti, tout triste. Elle a vu sa peine, elle savait qu’elle n’y pouvait rien et que tout était bien ainsi. Il s’en retournait vers la petite maison, le travail, la famille. Elle, elle s’éloignait sous son sac trop lourd, avec pour horizon cette curieuse détermination qui l’avait poussée à prendre le chemin.


    La pluie ? C’est pas si terrible ! Bien à l’abri sous la cape elle pique-nique dans un petit coin de nature. La route en direction de Prémery est fréquentée et le passage des camions est plutôt bouleversant, mais elle a le moral.

     

    Une prairie, un peu à l’écart de la départementale, et la voici à la recherche d’un coin sans bosse, elle garde de celles d’hier un mauvais souvenir. Le repas est vite expédié, elle se glisse dans le duvet.

    Des bosses, il y en a pour finir plus qu’hier, et maintenant elle a froid. Tout à l’heure les douleurs et les échauffements la tenaient éveillée, cela commence par les pieds et finalement une chaleur intense sort de tout le corps.

    Les oiseaux qui s’étaient tus avec les dernières lueurs du couchant, reprennent leurs chants. Quelle est cette bizarrerie ?

    La route est trop proche. L’homme pourrait surgir à tout moment, violent, comme ça pour rien, pour le plaisir.

    S’endormir, une oreille au camion, dans ce mystère des oiseaux qui chantent au cœur de la nuit profonde.

     

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  • Commentaires

    1
    Jeudi 11 Juillet 2019 à 14:54

    merci... maintenant je me tais, et j'écoute...

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