• Le mâle qui maîtriserait plus l'émotion que la femelle ?

     

    De femme en femme, dans la lignée maternelle d'où je viens

    Ce n'est vraiment pas le cas

    J'ai vu père et grand père pleurer

    Que mère et grand -mère ne le firent jamais

    Déterminées à, par, ne jamais se laisser déborder.


    J'en ai nourri une douce affection pour ces hommes "vulnérables"

    Et de l'admiration pour ces maîtresses femmes

    Sans ignorer pour autant la lâcheté des uns

    Et les abus de pouvoir des autres.

     

    Vigilance de chaque instant tant je ne voulais appartenir

    Ni aux uns, ni aux autres.

     

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  • Ces moments… comme s’il fallait tout recommencer, qu’une fois encore on serait né dans cette absurdité, sans rien pour se rattraper.

    Il ne s’est rien passé de particulier, juste on s’est endormi, happé en ce sommeil par quelque force, et, on s’est réveillé secoué par une autre.

    Et là, à tâtons on a cherché le sein de la mère, notre sein, et on ne l’a pas trouvé.

    Juste voir, comme une noyade, et puis, cesser de s’agiter… plus d’eaux menaçantes, plus de chute vertigineuse, plus d’obscurité impénétrable…

     

     

    Cette part qui s’attache, qui pleure sur la douceur enfouie...

    Nostalgie

    Avoir gardé en quelques malles, des objets, des mots

    Peu importe le support

    Souvenirs de sensations, de mouvements, d’ouverture...

    Dénaturation de ce mouvement de retournement en soi.

     

    Cela semble nous abandonner

    Et comme c’était un effort

    C’est le goût du repos

    Une image, une forêt profonde.

     

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  •  

     Alors, elle se dit qu’elle n’avait pas assez veillé 

    Qu’un court instant elle s’était absentée 

    L’air était si doux 

    Elle avait plongé dans l’onde claire 

    Écouté les oiseaux 

    Laissé le soleil caresser la peau 

    Et sur le chemin du retour… 

     

    Un pressentiment, puissant, terrassant 

    De ceux qui apportent les images 

    Qu’on tient loin de soi 

    Et qui pourtant surgissent là. 

     

    Elle le vit s’enfoncer dans les marées 

    Elle poussa un cri 

    Qu’il n’entendit pas 

    A terre elle tomba 

    Comme la vague 

    Qui claque la roche. 

     

    Mais déjà elle était debout 

    Quoi qu’il puisse arriver 

    Quelques soient les apparences 

    Elle ne ferait pas, en sa tête 

    En son cœur 

    L’impossible néant 

    De la désespérance.

     

    Et ce n’est pas le vide 

    Qui répondait 

    Mais une présence si vaste 

    En des paysages si  beaux

    Libres sauvages. 

     

    Sans voix elle était 

    Ne connaissant aucun son 

    Pour dire ce qu’elle voyait là. 

     

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  • Elle aimait à marcher dans la ville, prendre le dernier train pour rentrer.

    Elle quittait le lycée de Rechèvres, à pieds, ayant dépensé dans les cafés l’argent qui lui avait été donné pour payer le bus.

    Après le Clos Pichot, elle remontait en direction de la cathédrale, passait près de la prison, ce haut mur de pierres hérissé de tessons de bouteilles.

    Puis derrière la grande dame, elle redescendait dans les vieux quartiers…

    Tertre du Pied Plat, rue des Écuyers, rue aux Juifs, les bord de l'Eure, ruelles, chaussée pavée, dans la nuit souvent brumeuse. Seule, croisant quelques inconnus, elle aimait cette ambiance, en toute confiance.

    Des images accompagnaient ces longues traversées solitaires, des images qu’elle gardait en esprit,  plus tard elle écrirait sur son cahier comme le peintre en quelques traits dessine une chambre rayonnante au fond d’une impasse.

    Il fallait s’extraire de cette obscurité trouée de la pâle clarté des réverbères. Ne pas manquer le dernier train.

      

    Lorsqu’elle atteignait la gare, trop de lumière projetée sur la façade blanche, elle clignait des yeux. Ça faisait mal, comme le retour vers cette pseudo réalité, le train qui avalerait les kilomètres, le vélo qu’il faudrait pousser dans la côte, et la maison.

    Ils seraient tous à table, on la questionnerait, elle se taisant les poings serrés sous la table…

     

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  • « Mon père, pardonnez-moi parce que j’ai beaucoup péché. »

    De l’autre côté de l’isoloir, elle savait l’homme jeune et beau qui écoutait. Il y avait peu qu’il était arrivé celui-là, et le dimanche à la messe les belles venaient rien que pour le voir, elle les avait remarquées.

    Comme d’hab, elle s’accusa de ce qui à la maison faisait des crises depuis la plus tendre enfance, en ces mots familiers : elle avait piqué de la nourriture. Même qu’elle se souvenait de cette chose incroyable, de la mère quittant un moment la maison pour une course, et qui ce jour là, avait…

    Oui, elle avait montré à l’enfant la tapette à souris, comment cela se déclenchait, que les doigts si menus resteraient coincés dedans ce piège si la voleuse venait à lever le couvercle de la boîte à pain pour commettre quelques larcins de cette pâte dorée et croustillante. La tapette à souris fut placée là.

    Incrédule l’enfant avait suivi du regard la démonstration de la mère, se disant : « Ce n’est pas possible, elle ne peut pas vouloir cela… »

    Pour autant, elle n’avait jamais cessé de flirter avec le mal, et régulièrement se laissait aller à quelques péchés de gourmandises. Soulever le couvercle du pot de crème fraîche et caresser du doigt, ou encore quelques pincées de gruyère râpé dans son emballage de papier... Venait toujours ce moment, où le penchant l’emportait, et ainsi mettait en évidence sa forfaiture, et les cris de la mère.

    De l’autre côté de l’isoloir, un rire moqueur : « Mais ce n’est pas un péché que de manger quand on a faim ! »

    Elle se trouva un peu vexée devant l’évidence de sa naïveté, celle que l’on concède par peur. Mais, en même temps, libérée du jugement de ses aînés.

    Elle rentra, et déclara fièrement que l’abbé avait dit que … Elle prit réjouissance à la mine déconfite des parents.

    Voilà que leur bon dieu, les rappelait à l’ordre !

     

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  • Je me souviens d’une histoire que l’on m’a racontée, une histoire au long d'un chemin de vie.

    Une famille, grande famille, liée par la pauvreté et la religion. Le manque de travail, d’argent, l’inquiétude du 1er au dernier du mois. Dans cette litanie seuls les jours, plus sombres encore, venaient briser le cours du temps qui passe. Il y eut comme ça une période où tout fit défaut plus qu’à l’ordinaire.

    Tout a une fin, même le malheur !

    Et alors que la peur de se voir expulsés du logis s’éloignait, un des enfants, le plus petit, découvrit l’oiseau mort dans sa cage.

    Aucun n’avait pensé à donner à boire à cet être vivant, aucun ne l’avait entendu s’égosiller dans sa prison pas dorée du tout, puis il s’était tu.

    Cet enfant compris que dieu ne s’occupe pas de nos petites affaires, ni de nos grandes misères. Il n’en conçut aucune rancœur, il devint prêtre et se consacra à lutter contre la misère tenue pour responsable de cette surdité.

     

    Il me semble pourtant que c’est notre surdité qui permet la misère.

    Par tous les temps, garder le cap, ou le perdre à jamais.

     

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  • Celui de la maison, au-delà les bruits du voisinage…

    Il est des maisons qui accueillent le silence, j’en ai connues, il a fallu les quitter. Ces maisons sont de vieilles pierres, entourées d’un grand jardin où la végétation est dense, de cachettes pour les enfants, de coins frais pour l’été. On s’y promène volontiers, regarder les arbres pousser et les fleurs s’ouvrir au petit matin, s’asseoir près de la margelle, se pencher au-dessus du puits. Le soir, le soleil vient caresser de ses longs cheveux, puis la nuit y murmure son chant profond.

    En cette maison, le silence s’est fait absence, il sonne comme du métal qui tombe sur le carrelage. Il parle d’un vide qui ne peut jamais se remplir. Alors, le laisser sortir de la maison, c’est facile, les fenêtres sont toujours ouvertes. Là il se remplit du chant des grillons et du parfum du jasmin, parfois des nuits torrides des crapauds, mais il ne devient pas encore familier.

    Il est des endroits particuliers, des endroits qui bruissent, j’en ai connus, il a fallu les quitter. Ils parlaient de ventres chauds, de sous-bois parfumés et habités, de rivières vivantes, de la plaine qui tremble sous le soleil de Juillet, et aussi au cœur de l’hiver, des embruns de l’océan. Ils parlaient de gothique, de roman, de ruelles aux pavés décousus, de vieux bistrots, de caves voûtées.

     C’est le ciel, vacuité, qui enfin l’accueille ce silence, il s’ouvre sur l’infini,  plus loin, plus définitif, sans désir de retour sur la douceur du souvenir.

     

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