• Ouvrir le chemin de la relation

    Nous parlions du père noël, je me souviens... 

    Je ne comprenais pas comment celui-ci pouvait descendre par la cheminée, d'autant que dans notre maison la cheminée se prolongeait dans le tuyau d’évacuation de la cuisinière !

    La raison de cette enfant était mise à mal devant un tel dilemme, la parole des adultes et ce qu'elle voyait. 

    La parole ? En elle, il n'était pas possible que la parole mente, si la parole mentait tout s'écroulait. 

    Pourtant, il lui fallut se rendre à l'évidence, la parole mentait, les adultes mentaient, ce monde était un monde de mensonges.  Lorsqu'elle admit qu'il en était ainsi, elle ne dit rien. Pourquoi ? Elle ne voulait pas leur faire de la peine. Sentiment complexe, culpabilité, de vouloir protéger ceux qui vous nourrissent de mensonges ! 

     

    Longtemps, elle garda dans le secret ce qu'elle voyait, se confrontant directement aux choses sans en passer par la parole d'autrui. Les rares occasions où elle se laissa aller à dire, ou à poser la question, les réponses obtenues la maintenaient dans cette taisure.

    Elle vivait dans un tunnel qu'elle creusait elle-même, avec au bout, tout au bout, la lumière. Tantôt c'était l'obscurité la plus profonde qui l'assaillait, tantôt elle était de cette lumière, rédemptrice toujours, en toutes circonstances mue par ce besoin irrépressible de Voir.

    Et puis te rencontrer, ton parfum si particulier, oser à nouveau  la question, le temps d'apprendre à dire. Impossible de dire en dehors de la connexion.

     

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