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J’ai ouvert les yeux sur un monde si triste, disait-elle
Au fond de ses pupilles grises, la souffrance
Les larmes de l’enfant, celui qui a faim, celui qui a peur, muet devant tant d’horreurs et d'incompréhensions.
J’ai ouvert les yeux sur un monde si beau, disait t-elle
Sur son visage, les larges plaines ourlées
Papillons multicolores sortant de chrysalides transparentes, animaux sauvages et si puissants, l’ordre… il n’y avait point d’homme.
J’ai ouvert les yeux sur un monde qui finit, disait t-elle
Elle marchait d’un pas paisible, la nuit tombait dans le clair-obscur
Son souffle léger s’élevant, au ciel, aux étoiles, à la paix éternelle.
J’ai ouvert les yeux sur un monde qui commence
Vois, il faut te mettre en marche, les forces sont là, celles de l’intelligence qui fait chaque chose à sa juste place.
Vois, tu n’es rien et tu es tout, demain tu ne seras rien de plus qu’hier… et pourtant, sans toi, cela n'existe pas.
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Dans le jardin, un bouton
Promesse de rose
Mais voilà que la pluie
Le vent viennent à passer
Et le bouton fait grise mine.
Qui jugera de ce destin ?
L’âme qui ne sait se réjouir
De la complétude de l’instant
Prisonnière de sa volonté de durée
L’âme qui ne sait s’ouvrir
Au don qu’est la vie.
Le bouton se défait doucement
Tombe au sol mollement.
Volonté en identification
Qui décide de la forme
Par le jeu des comparaisons
Alors que s’offre la vague
Naître et mourir, en tout.
Ainsi la mémoire rendue stérile
Par le mouvement à sens unique
Tirer à soi
Alors qu’elle s’ouvre sur l’infini.
L’éternel voyageur
Se nourrit d’émerveillement
Toucher son manteau
Dessous la peau
La main traverse la voûte céleste.
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Au fond du val
Quelques pierres dressées
Dans un trou de verdure.
Le lierre accroche
Ses griffes au nord
Au sud des buissons
De mauves fleuris.
Il n’y a plus de porte
Ouverte
Du dehors, du dedans,
À la pluie
Au soleil couchant.
Un loup solitaire
Un vieux loup
Vint à passer
Il fit le tour, urina
Sur quelques pierres
Huma les recoins
Pénétra l’antre sombre
Et décida
Qu’ici, il viendrait
Parfois.
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Il y a tant de façons d'aller l'un vers l'autre...
Je t'en ai voulu, d'être toi, si différent de moi
Toi que je ne pourrai jamais connaître
Ne pas pouvoir te réduire à une explication
Aussi rationnelle soit-elle.
Marchant vers toi, c'est ce moi qui a perdu
Ses définitions, ses identifications
Libéré ainsi de ce carcan des angoisses
Et des arrogances qui prétendent
Résoudre la peur.
Mais la peur véritable est si belle
État naturel du vivant en attention
Tous les sens en même temps
Dans la rencontre de l'inconnu
En toi, en moi.
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Tout cet espace vibrant
Voilà, ce que cela fait en moi
Tout cet espace
Pour la musique
Pour entendre
Pour sentir
Pour...
La rencontre.
"Sans aucune directive de l'un ou de l'autre"
C'est ton rire
Peu m'importe pourquoi tu ris
Même si tu te moques
En moi, cela se réjouit
Cela sourit...
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D'abord avoir été pénétrée, percée à jour, habitée
L'esprit en accord, ce fut donc dans l'ouverture
S'ouvrir est jouissance.
Témoin de ce travail en soi
Écrasement des pensées récurrentes
De vieux programmes émotionnels effacés.
Encore et encore, être emportée si loin
Revenir...
A chaque fois un premier matin.
Et puis …
Assez d'énergie, la source est là
La rencontre : être de la source
De toi, de moi, de tous, de tout.
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Traversée par le silence
Avancer
Élévation de l’âme en terre inconnue.
Caresser ton visage
Plonger la main
Sans nom
Ne rien saisir.
Il s’agit d’aller sans savoir
Ni le goût, ni la sensation
Ni le plein, ni le vide
Ni l’amour, ni le désamour.
Sans savoir
Le seul moyen
S'il en est un.
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