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Même le vent, tu sais...
Et là, ce n'est pas tous les vents en même temps
Ce vent léger qui traverse la maison
D'une fenêtre à une autre
Ce vent, unique...
Il a voyagé celui-là !
Il porte des embruns
Et des grains de poussière
Des parfums de mousses
Et d'humus
Sec et humide
Il en a la mémoire
Doux et destructeur
Il en a la mémoire
Au printemps, à l'hiver
Ici, de toutes les saisons.
Ce n'est pas nulle part, c'est le passage
C'est un homme de passage
Un homme qui ouvre le passage
Qui jette un pont sur l'autre rive.
Ce n'est pas qu'il fasse passer les autres
Peut-être que d'autres passeront...
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Elle s'était mise à aimer ces créatures hideuses
Enchaînées et enchaînantes, tentaculaires
Ce qui redonnait au verbe aimer sa juste place.
Parce que tu vois, cet ultime éveil qui ne serait que lumière
Lumière effaçant l'ombre, terrassant l'ignorance
C'est mensonge !
Les esprits opposent ainsi
La conscience accrue de l'ouverture, expansion
A la conscience accrue de la fermeture, concentration.
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Les chuchotements
C'est déjà la nuit
Même dans le jour.
Une vibration, l'obscurité se meut
Brouhaha étouffé par une lourde tenture
Des voix, déformées, mécaniques
Rythmes saccadés, obscénités, hostilité
L'étrangeté tente d'agiter la peur, le rejet
Mais voilà, c'est un calme sans fond
Écouter...
Une voix, deux voix se distinguent de la masse
Elles se parlent, communiquent
Des mots sont saisissables, seulement des mots
« Abondance, et que, au-delà, de l'espace
Roulant seul, messagers puissants... »
Le discours se construit et cesse brusquement
Plus tard il reprend...
Plus que les voix, une présence, étrange
Ils sont deux, les autres voix sont des échos
Illusion, ambiance, des choses
Ils sont deux et s'adressent à moi
Comme ils sont doux, et précis, et stables
Je n'ose pas parler, je me tais
Leur paix me pénètre toute entière.
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