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Du processus ...
... nommer puisque cela est.
Avant, il y avait se sentir prisonnière, écrasée par une chape de béton, avancer dans un tunnel, et d’un coup en voir le bout, la lumière, les couleurs, tellement vivant !
Et puis à nouveau le broiement noir, étouffer, se débattre, se défendre contre ce monde d’absurdités, d’indifférences et de mensonges… écrire, écrire, c’était la planche de salut, ce qui permettait de survivre, et à nouveau le bout du tunnel, moment imprévisible où le pas se faisait si léger, liberté dans cette paix incommensurable, et pourtant si simple.
Ce va et vient a duré toute une vie, plusieurs peut être, avec le souvenir d’autre chose, souvenir de peuples nomades, de sens immédiat, d’une source accessible toujours, vivre au rythme de ce grand corps sain, vigoureux, celui de la nature. Communion, communion, dans le chaud, dans le froid, dans la faim qui met en marche, communion de corps, l’esprit était docile.
Et puis, une première fois, cela s’est installé, je veux dire, le bout du tunnel qui ne se referme pas, déjà !
Quelle aventure en vérité, tout les agencements bousculés, toutes ces soumissions qu’on acceptait, plus possible ! Place nette, une force ne quittait plus, et se mettre en marche, traverser seule, le sac sur le dos, marcher dans le froid, dans le chaud, laissant derrière soi ce qui faisait jusqu’alors "ma vie". Et c’est quoi une vie ? Un travail, une maison, une famille, non pas les personnes mais la structure familiale, et puis ces rares moments de joie paisible.
Des mois, une année, plus encore, "cela" s’est installé, partir encore, toucher le ciel, sentir la terre, pleurer d’un bonheur si grand, et… sentir que ça s’en va… sentir qu’il faut que ça s’ouvre sur quelque chose de plus grand, de plus vaste, et ne pas trouver, quoi.
Alors, une troisième fois, au bord du gouffre, sentir "cela" venir à nouveau, autre, tellement autre, en toi.
Tags : tunnel, lumière, marche, rencontre
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