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Il y a toujours eu la difficulté des mots
L'enfant avait eu tant de mal à parler correctement
Ce n'est pas qu'elle ne s'exprimait pas
Elle le faisait en une langue méconnue de tous.
Et puis découvrir que quoi qu'il en soit
Malgré l'apparence d'un code commun
Les mots ne s'entendent pas
Chacun en ayant sa propre définition.
Et même qu'au-delà des mots
C'est chacun en soi, chacun pour soi
Sans réelle communication
Celle que l'enfant cherchait sans jamais trouver.
Et voilà qu' elle a rencontré le souffleur de mots
Dans son corps athanor
Ils prennent forme
Leur souffle d'au-delà du voile.
Les entendre dans leur haut niveau vibratoire
Ne fait pas savoir en parler
Peut être même que cela est impossible
Et dans le silence, se faire reproche.
Alors, descendre plus profond
Laisser agir, être le témoin qui s'efface
Revient avec une poignée de sable fin
Chaque grain qui glisse de la main
Délivre son message de lumière.
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Et c'est bien dans cette tension
Entre dire et taire
Nommer et ne pas le faire
Que le mariage s'accomplit.
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Vrai,
Parfois on voudrait l'envolée des mots
Comme des notes de musique, mais...
Il n'y a que le silence qui puisse pénétrer
L'antre où le mariage a lieu.
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Ce qui est solide, indestructible
Ce qui est si fragile, toujours entrain de mourir
Ce qui est, qui ne ne cesse de naître.
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Les mots peuvent broder
Ils vont ça si bien
Arranger le décorum
Que la vie soit moins, moins...
Et du coup elle est moins.
Pourtant le mot en lui
Toute la puissance du sens
Rencontre.
Dans mon corps, ce qui est perçu
Comme ma chair, ma sensation
Ma perception avant d'être compréhension
Tu Es.
Si singulier
Sans confusion.
Un avant
Et cela ne fait pas un après.
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Je connais toutes les ruses
Non que j'en tienne un catalogue
Encore qu'avec mon grand âge...
Et je me souviens si bien d'avoir été
Une femelle ourse, solitaire, dévouée, intraitable
Je hume encore par ses narines les parfums de ma montagne
En moi, sa force sauvage.
Je me souviens aussi de mon peuple nomade
En leurs pas libres sur cette terre
Leurs chants, leurs danses sous les étoiles.
Je me souviens d'un lieu qui n'est pas définissable
Êtres de lumière si beaux tout communicant
Ondes de couleurs vivantes...
Je connais toutes les ruses
Pour Voir les fils qui sont tirés
Utiliser l'autre comme une marionnette
Un pas ici, un pas là, un pas droit, un pas de travers
Etc.
Il m'a fallu beaucoup de temps pour ne pas en vouloir
Ne pas être triste de cela.
Voir la nécessité de l'apprentissage
Avant que s'accomplisse le grand lâcher prise
Le saut dans le vide qui est toute énergie.
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C'était si beau, je m'en foutais pas mal de savoir si c'était réel ou pas. D'ailleurs la question du réel ne surgit que là, où l'on veut retenir, saisir, que cela ne finisse jamais, et incroyable aussitôt cette peur surgit-elle que tout fout le camp. Alors dire, l'illusion, le fantasme.
C'est si beau, tu es là et j'y suis aussi
De toute éternité
C'est à peine si nous sommes nés
Morts un nombre incroyable de fois.
Tu es si beau dans cette transparence
Où rien ne se retient
Tout se donne dans ce partage.
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