• Déjouer les pièges de la raison 

    Elle a décrété que cela "est", ou, "n’est pas" 

    C’est qu’elle ne sait pas les paradoxes 

    Pour elle, c’est ordre et contre-ordre 

    Et la rend folle.

     

    Au fils des jours

    Écouter… Le souffle est là, mais parfois tellement serré au col

    Comme on peut empoigner des fleurs sauvages 

    Ça respire mal, fait la plainte. 

    Ouvrir la main… 

     


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  • Il y avait ce phénomène étrange, chaque matin, à peu près à la même heure, ce coup de vent violent, soudain, qui surgissait entre les montagnes, s’emparant des bosquets et des longues branches des filaos, s’engouffrant dans la maison, claquant la porte de la chambre, celle là puisque c’est la seule en cette maison. 

    Mais là, cela durait et peut être, annonçait une journée vouée au souffle des alizés. 

    La pensée est volatile, elle brasse la poussière des souvenirs, et en conscience en ramène un. Il s’impose avec le visage affolé de cette mère venant chercher l’enfant à l’étude surveillée. Par je ne sais quelles circonstances, elle avait consulté le cahier de texte et me dit : « Les CP, doivent ramener un animal vivant ! » 

    Un animal ?  vivant ? Mais quoi ? Un chien, un escargot, un… ? 

    Les enfants interrogés restaient muets, l’air ailleurs, cette affaire ne les concernait pas. J’allais en rester là, pas de CP, dans mon groupe. Mais la dame insiste et revient vers moi, le cahier de texte grand ouvert : "Ramener une image d’un être vivant et une image d’un être qui n’est pas vivant".

    Ah !  L’être ne pouvait être qu’un animal, et l’image n’avait aucune chance face au vivant. Ne dit-on pas le Christ vivant pour l’hostie à la messe, et ici, la messe rassemble inexorablement, petits et grands. Même après l’explication donnée aux enfants, je sens qu’elle n’est pas rassurée, je lui souris. 

    « Une image, mais où trouver une image ? » 

    Suis pas sûre de l’avoir pleinement contentée avec mon histoire de prospectus de Noël qui envahissent déjà les boites à lettres. Je l'ai regardée s'éloigner le cartable dans une main, dans l'autre elle tenait fermement l'enfant... 

    Le vent s’est tu. Impossible de dire s’il a franchi les sommets, s’il s’en est allé vers l’océan, ou bien s’il s’est endormi dans la petite plaine.

     


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    Comme la fleur se dit 

     Et le parfum, et la montagne 

     Au-delà du bleu du ciel 

     


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  • Une oreille, celle-ci est si petite. Une oreille enferme au creux de ses reins, un fœtus toujours à naître. A l’abri de tous les écarts, de températures, de lumières, de bruits, tout entier il flotte dans ce liquide qui le protège, et son cœur au rythme des mouvements amortis. 

    Cette oreille, où tu chuchotes doucement, s’harmonise peu à peu au chant de l’univers en ses mystères. Oser cette traversée pour atteindre l’autre rive qui n’est pas. 

    Avant que de laisser descendre les informations au fond de l’eustache, l'embryon retient, palpe de ses yeux aveugles, suce chaque mot, question de résonance, question d’équilibre. Rien ne doit pénétrer ces profondeurs, qui pourrait mettre en danger l’intimité, celle qui échappe au regard, celle qui se cache pour exister. 

    Puis s’élève un flux, le tympan vibre au jeu des notes dispersées, au vide entre chaque son, au souffle … 

     L’attente faite en tant de solitude s’habille de perles joyeuses. 

     


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