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Par Des mots le 30 Septembre 2014 à 04:22
Dans la vaste plaine
Un moulin
Le meunier a déserté
Plus de grain à moudre
Les grandes ailes bloquée.
Longtemps, je l’ai entendu gémir
Toute sa carcasse en souffrance
Et puis…
Un jour de tempête
Vint à passer dans la nuit
Une ombre, au matin un ami
A midi, une si grande intimité
Le soir venu, toutes les vieilles pierres
Chuchotaient d’allégresse
Et ce n’est pas que du grain
Fut à nouveau à moudre
Temps révolu !
Chaque fibre de bois, chaque molécule
Au cœur de la matière
Voilà, ce que le moulin se mit à entendre
Et lorsque le vent s’approchait encore
Tous les temps en même temps.
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Par Des mots le 21 Septembre 2014 à 07:12
Je connaissais si bien cette déchirure
Qui fait le morcellement à vif
Dans les cris retenus
Je connaissais si bien la vie qui n'est qu'une lutte
La peur aux trousses
Cela fait de chaque pas, un acte héroïque
Porter toute la misère sur son dos
Ployer sous cette masse
Des générations et des générations
D'errements, de malheurs, d'espoirs,
S'étaient données rendez-vous ici.
Mais... aussi...
Ce souvenir, têtu, d'autre chose que ce "sans choix" mortifère
Qui racle et écume les jours, les nuits et finit dans l'auto-apitoiement
Autre chose qui ne peut être que dans la relation
La relation véritable
Têtu, puisque cela ne se trouvait pas, ne s'accomplissait pas.
Voilà où je t'attendais
Où je t'ai rencontré
Où je te vois
Où je t'entends
Où je te sens
Si doux chant de mon amour
Dans toute cette transparence cristalline.
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Par Des mots le 17 Septembre 2014 à 06:29
Il y a bien longtemps, ourse j’étais. Une grande femelle, lourde et habile, à la fourrure douce comme les marrons sortis de la coque brune.
Je le sais… pour tout ce que j’aime.
Cette vie solitaire entre rencontre et maternité, tout dans l’absolu du service à la vie.
Le temps consacré aux petits, et rien d’autre que cette tâche à les faire grandir. Après quoi, les laisser partir, et même les chasser de mon territoire.
Le temps consacré au mâle, en résonances puissantes, en appels sourds, furtivement humer son parfum, et décider de celui-ci, parmi tous les autres. Après quoi le laisser partir, et même le chasser.
Et pour lien dans ce tempo duel, libres, sauvages, mes pas.
Qui sait que le pied qui se pose, respire la terre ?
Qui sait, que chaque poil, respire au loin, des terres vierges ?
Je le sais, viscéralement.
Quand une autre fois, je me suis vue naître dans cette peau nue et rose, ne trouvant rien des odeurs de ma montagne/forêt, cela fut un tel tremblement que j’enfouis tous ces souvenirs dans la chair de ma chair.
Et voilà, que la voix me parle à nouveau, de mes terres natales, là dans le ventre, qui ne fut que l’antre d’un long hivernage.
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Par Des mots le 6 Septembre 2014 à 07:44
Elle voulait voir l'étendue des dégâts
Voir, et ce n'est pas trembler
Ni fuir dans le désespoir
Ni se rattraper aux branches des "croires"
État de nudité où l'on naît et meurt
Où le rire est rire
Où pleurer est pleurer
Où la force n'est tordue par aucun artifice
Le vivant sans imposition.
En soi, un indicateur du niveau d'authenticité
Pour chaque instant, en chaque acteur présent
Si beaux moments, où le vrai ose se montrer
Où les morts-vivants sont animés par ce feu
Qui les dévore de l'intérieur inexorablement
Danse de feux-follets en toute liberté
Puisqu'il n'y en a pas d'autre que celle
D'être consumé, et qu'il n'y a d'autre choix
Que de se donner à soi, c'est se donner au monde.
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Par Des mots le 3 Septembre 2014 à 15:20
Ce qui a été cassé ce jour-là, de la mort du Jésus ?
Le dialogue intime que l'enfant produisait avec celui-là, le seul avec qui elle eut envie de parler, et cela était bien marcher avec lui.
Couper en elle, couper la source, couper le flux vivant.
Tout un chemin de vie pour retrouver ce qui n'appartient à aucun, cette conversation avec le monde qui nous fait, que chacun de nous est unique au plus profond et ne rencontre l'autre qu'au prix de sa propre reconnexion.
C'est dans cet échange silencieux en soi, et certains le mettent en mots, d'autres en musique, ou en couleurs, jeux d'ombres et de lumières, d'autres encore ne font rien de tout cela, mais qu'importe, tous produisent du rêve pour les enfants à venir.
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Par Des mots le 3 Septembre 2014 à 05:14
Combien de fois devant l’adversité des relations humaines, me suis-je recoquillée, enfoncée au fond de mon bois ?
Ça a commencé toute petite, regarder les humains, éberluée, témoin silencieux de ce monde sans amour.
Cela ne faisait pas la plainte, ni l’attente, juste le constat…
Ils ne savent pas l’amour, et pourtant, en parler autant.
On lui raconta cette histoire du Jésus
Ah, celui-là parlait d’un autre ventre
Il accomplissait
Franchissait les barrières
Il passait et elle marchait avec lui
Depuis toujours.
Et puis, ce jour…
Nous étions un groupe d’enfants
Six ou sept ans
Venant toutes les semaines dans cette maison
Me souvient vaguement de cette femme
Qui nous faisait le catéchisme
Elle dit cela comme s’il ne se passait rien de spécial
Juste faire la morale.
"Il est mort, en croix, pour nous"
Un pan entier s’effondra dans le silence
Sans une larme, sans un cri
Ils avaient tué le Jésus, l’ami, le beau !
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Par Des mots le 2 Septembre 2014 à 06:52
Le mâle qui maîtriserait plus l'émotion que la femelle ?
De femme en femme, dans la lignée maternelle d'où je viens
Ce n'est vraiment pas le cas
J'ai vu père et grand père pleurer
Que mère et grand -mère ne le firent jamais
Déterminée à, par, ne jamais se laisser déborder.
J'en ai nourri une douce affection pour ces hommes "vulnérables"Et de l'admiration pour ces maîtresses femmes
Sans ignorer pour autant la lâcheté des uns
Et les abus de pouvoir des autres.
Vigilance de chaque instant tant je ne voulais appartenir
Ni aux uns, ni aux autres.
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