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Par Des mots le 22 Août 2021 à 10:33
La ville est là, St Jacques de Compostelle.
Elle ère dans les rues, la fatigue est grande, il serait bon d’atteindre enfin le but. Mais quel est-il ce but ?
Elle se perd dans cette ville où les marques ont disparues. Comment se peut-il qu’après avoir autant marché, il n’y en ait pas un pour l’accueillir ?
Elle ne peut pas demander son chemin, il y a plusieurs jours déjà qu’elle n’a plus parlé, comme si elle ne savait plus, comme si elle était revenue à cette enfant têtue qui ne voulait pas dire bonjour. Son entêtement est sa fatigue, sa fatigue son entêtement. Une ruelle, encore une, et soudain devant elle la basilique. Il lui faut tourner plusieurs fois autour de l'édifice avant de trouver la porte, celle qu’on ouvre si rarement et qui fait un jubilé. Une longue file s’enroule sous un soleil de plomb, elle prend sa place, la dernière qui bientôt ne l’est plus. Avec son sac sur le dos elle attend, ultime effort, comme si celui-ci devait être le dernier, qu’après viendrait… Elle sait que rien ne viendra, pas encore…
Les badauds se disputent, la police doit intervenir. Ils parlent forts, et même en entrant dans ce qui est supposé un lieu saint, ils piaillent encore, les voilà qui s’éternisent en des embrassades à n’en plus finir sur l’objet St Jacques. Alors elle quitte cet endroit bruyant, se remet en marche, trouver le refuge, elle dormira au sol. Elle ira jusqu’au cap, et même jusqu’à Pardon, c’est là paraît-il qu’il débarqua le fils du tonnerre, puis elle reviendra à Compostelle et cette fois-ci posera son front fatigué sur la tête de granit avant de s’en retourner.Elle est partie il y a presque trois mois, ce n’est pas qu’elle ait traîné, mais…
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Par Des mots le 15 Août 2021 à 10:45
C'est bien une chose qui jamais ne m'a quittée, qui a traversé avec moi les années. Du plus loin que je me souvienne et c'est au-delà de ce que la raison peut admettre, c'était là...
Impossible de s'en remettre à plus grand, impossible de se pencher sur un plus petit, même avec les bébés... Lorsque je vois ces adultes qui s'accaparent les petits, en moi ça crie : « Stop ! Vous pénétrez ce qui ne vous appartient pas ! Cet enfant ne vous appartient pas ! Il sait ! Entendez-vous, il sait, il voit, il entend ! Et vous visiblement, pas ! »
La même chose avec les animaux, domestiques bien sûr, que les animaux sauvages ne permettent jamais cet envahissement.
La même chose encore avec les plantes, la terre, ils sont si nombreux ceux qui possèdent !
Je ne peux pas aimer ce qui ne fleurit pas sur la berge de la liberté
Je ne peux pas aimer les mains crochues, ce qui cherche à retenir
Ce qui emprisonne, ce qui possède
Je ne peux pas, en moi c'est automatiquement un rejet puissant
Les forces de combat se dressent aussitôt
Je peux les contrôler dans leurs déplacements
La forme qu'elles prennent
Mais en aucune façon je puis les faire se taire
Je suis cela.
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Par Des mots le 6 Août 2021 à 11:21
Je ne dis pas que tous les actes de la vie sont libres
Je ne dis pas que je n'ai commis que des actes libres
Libres et donc créateurs, semences nouvelles
Il y a des actes qui viennent accomplir quelque chose du passé
Résoudre
Tant qu'ils ne se sont pas exécutés ils se présentent
Moi, je n'ai pas attendu, au temps de la jeunesse...
Je ne voulais ni me marier, ni avoir des enfants
Et voilà qu'au sortir de l'adolescence me suis retrouvée feuille au vent
Mue par une énergie puissante qui me porta vers ce garçon
A peine plus âgé que moi...
Dès le premier contact j'ai fait un rêve, vision au sortir des ténèbres
Sur la place de la gare à Chartres, il y avait foule
Entre chien et loup, entre les deux mondes
Je voulais m'envoler comme je savais si bien le faire
Là, je voulais le faire avec lui, l'emporter avec moi
J'ai essayé, essayé, essayé encore avec l'énergie du désespoir
Je ni suis pas parvenue...
Au réveil, je savais, je savais sans rien en savoir
Ce que serait notre histoire.
Feuille au vent, portée vers lui
Ne plus pouvoir respirer sans lui
Et le travail des énergies qui rend le corps si lourd
Plaqué au sol, magnétisé, un pas est un pas arraché
Et puis les corps qui se rencontrent
Chaque mot, chaque geste, chaque silence
Compte et s'inscrit et révèle
Et me voilà enceinte de cet homme
Dans le couloir si sombre...
La lumière au bout
Et mettre cet enfant au monde
Dans la gloire
Entre plaisir et douleur
Surfer la vague.
« Oh mon fils ! »
Que ton envol soit !
Entier en toi, soit.
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Par Des mots le 30 Juillet 2021 à 12:54
Les cordes du passé
Comme celles d’un violon
Vibrent l'air en un appel
Celui du grand sapin dans la nuit
J’ai connu une petite fille
Qui mêlait ses larmes au vent.
Je l’ai connu bien vieille
Sur le chemin de Compostelle
Son nom, Mme Loublié.
Je m’étais arrêtée parce qu’on m’avait parlé d’elle
Le prétexte ? La crédentiale à tamponner
Je m’en tamponnais bien
Marchant toujours à côté, mais…
En face de l’église
Je me souviens aussi d’un pont traversé
J’ai frappé à sa porte.
Elle m’attendait, c’est sûr
Elle m’a parlé, parlé
Comme on noie son dernier chagrin
Juste avant de partir.
Pendant la dernière guerre
Petite parisienne, elle avait été "déportée"
En Auvergne, où on n’en doutait pas
Elle serait à l’abri, et nourrie correctement
Mais voilà, c’est toujours la même histoire
Il y a cette chose dans l’humain
Qui lui fait manquer de tout dans la séparation
C’est son destin, ça… avant de toucher là ...
Voir !
Tous les soirs, elle pleurait sa mère
Restée dans la grande ville
Alors elle allait sous le grand sapin
Dans le vent, et même la pluie
Persuadée que celui qui chantait
Du bruissement des longues branches
Comme autant de cheveux emmêlés
Persuadée que ce souffle emporterait
Loin là-bas jusqu’à la capitale
Sa plainte et que sa mère l’entendant
Viendrait la chercher…
J'avais franchi ce pont et déjà le glissement, peut être depuis la veille quand on m'avait parlé d'elle avec tant de commisération, qu'on lui avait laissé le tampon que plus personne n'allait la voir depuis qu'elle ne pouvait plus héberger les pèlerins. Mais au fond quand les rencontres se font, c'est comme si elles étaient inscrites dans le chemin de vie.
A chaque fois, cette intimité immédiate, enfin plus que cela parce que cette forme d'intimité je la ressens avec toutes personnes, les humains, mais aussi les animaux, et les arbres, et les montagnes... il n'y a que les humains qui s'en trouvent gênés, alors garder cela secret. Plus ?
C'est attendu, un rendez-vous qu'il est impossible de manquer, qui vient à son heure sonnée, quelque chose s'étonne de cela, quelque chose le sait.
Quand je suis partie, je l'ai prise dans mes bras, elle tremblait un peu, je crois qu'à cet instant, c'est sa mère qui la prenait, elle petite fille, contre son cœur. Le vent avait fini par répondre à son appel.
Là, le temps n'existe plus, c'est bien tous les temps en même temps...
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Par Des mots le 23 Juillet 2021 à 11:16
Quand tu es partie, au bout de cette longue nuit
Tout est là, en moi
Tout est là, parce que le témoin était là
Il suffit que je monte sur ce fil invisible
Et j'y suis...
Tu étais entrée dans ce qu’on appelle l’agonie
Les yeux fermés, le souffle tenu serré dans le râle
C’était la nuit
Derrière la fenêtre, la silhouette de grands arbres.
Ils avaient organisé ce temps de ton agonie
Pour plusieurs jours, plusieurs nuits, un relais
Cette première nuit, c'était mère et moi
A ton chevet
Ils ne savaient pas, ne sauront jamais
Que c'était encore toi qui décidais
Cette force était en toi
Et les leçons tu les donnais d'une façon magistrale
« Regarde petite ! »
Et je regardais... et je regarde encore
C'est cela Voir.
Ta respiration comme une vieille locomotive
Tchouuu... tchouuu...
Inconsciente, c'est ce qu'on dit
Mais comme tu étais là !
Dans un coin de la chambre
Mère et moi, nous avons parlé
Comme jamais nous ne l'avions fait
Sauf peut être, quand elle me faisait des confidences
Alors que je n'étais encore qu'une enfant
Et qu'un jour, elle a cessé de le faire.
Dehors, par la fenêtre, les grands arbres
Noirs, immobiles, silencieux
Puis, avant l'aube, juste à la pointe du basculement
Un vent venu, je ne sais d'où, de bien loin sûrement
Les arbres ont gémi
J'ai dit : « C'est la fin »
Mère s'est affolée
Nous nous sommes rapprochées de ton lit
Et n'avons plus rien dit.
On dit le dernier souffle
Mais c’est faux
Il y a plusieurs derniers souffles
Ils te crurent partie
Qu’il fut grand leur effroi
Lorsque ton corps expira
Le niveau des énergies subtiles.
Ils étaient comme des enfants apeurés
S’accrochant à un "je vous salue Marie"
Comme le naufragé s’accroche à une planche
Dans l’immensité d’un océan en furie.
Je fus la dernière, à te parler
Par-dessus ce vent de panique
« Va, petite grand-mère, ne crains rien, va ! »
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Par Des mots le 16 Juillet 2021 à 11:40
Personne n'échappe totalement à la peur, à la souffrance, j'ai grandi dans ce lit, et mon allié était le témoin en moi. J'ai flirté avec la désespérance, couchée dans le fossé, marchant sous la pluie, allant jusqu'au bout du bout, mais à aucun moment je n'ai douté que cela fut le chemin.
Le témoin est une position en esprit, neutre, il voit, il n'est pas le guide.
Le guide est le messager de l'omniscience en nous, il fait se dresser la tige. A chaque fois que c'est utile, il délivre message, on ne saurait passer à côté. Même si l'esprit raisonnable ne comprend pas ou fait mine de ne pas comprendre, le message est saisi, agit.
Le guide n'est pas autre, je suis cela, je sais que tout ce qui arrive, je l'ai décidé, comme aussi je l'accomplis ici. Je connais le roman de cette vie, avec ses rencontres, il n'y a pas d'échec, tout est comme cela doit être. J'avance.
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Par Des mots le 8 Juillet 2021 à 10:16
Celle-là voulait, dire, expliquer, ce qu'est la relation, en fait ce qu'elle devrait être, à sa convenance bien-entendu.
Le pire dans cette affaire c'est que jamais la relation n'a pu combler le vide de la séparation, jamais !
C'est à la source, au cœur de la matière, de sa propre matière, que l'on découvre que ce vide est plein d'énergie, donc d'information, donc de vie !
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