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Par Des mots le 3 Mai 2021 à 11:48
Libres de nos choix
C’est bien "être" sans choix
Faire ce qu’il y avait à faire
Voilà tout.
Un jour, j’ai fait un rêve
Je venais de rencontrer
Celui qui deviendrait le père de mes enfants
Nous-mêmes deux enfants
Perdus dans la ville
Étreinte dans un jour sans nuit
Dans une nuit sans jour
Je tentais de m’envoler
L’emporter avec moi
Sur la place il y avait foule
Devant la gare
Je volais si souvent
Aspirée par une autre dimension
En tellement de liberté
J'ai essayé, essayé
Essayer encore de toutes mes forces
Question de naissance ou de mort
Aucun de mes efforts
Ne fut récompensé.
En nous, cela sait
Ce destin
Ce n’est pas triste
C’est écrit
Le rêve s’accomplit.
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Par Des mots le 28 Avril 2021 à 12:37
... nommer puisque cela est.
Avant, il y avait se sentir prisonnière, écrasée par une chape de béton, avancer dans un tunnel, et d’un coup en voir le bout, la lumière, les couleurs, tellement vivant !
Et puis à nouveau le broiement noir, étouffer, se débattre, se défendre contre ce monde d’absurdités, d’indifférences et de mensonges… écrire, écrire, c’était la planche de salut, ce qui permettait de survivre, et à nouveau le bout du tunnel, moment imprévisible où le pas se faisait si léger, liberté dans cette paix incommensurable, et pourtant si simple.
Ce va et vient a duré toute une vie, plusieurs peut être, avec le souvenir d’autre chose, souvenir de peuples nomades, de sens immédiat, d’une source accessible toujours, vivre au rythme de ce grand corps sain, vigoureux, celui de la nature. Communion, communion, dans le chaud, dans le froid, dans la faim qui met en marche, communion de corps, l’esprit était docile.
Et puis, une première fois, cela s’est installé, je veux dire, le bout du tunnel qui ne se referme pas, déjà !
Quelle aventure en vérité, tout les agencements bousculés, toutes ces soumissions qu’on acceptait, plus possible ! Place nette, une force ne quittait plus, et se mettre en marche, traverser seule, le sac sur le dos, marcher dans le froid, dans le chaud, laissant derrière soi ce qui faisait jusqu’alors "ma vie". Et c’est quoi une vie ? Un travail, une maison, une famille, non pas les personnes mais la structure familiale, et puis ces rares moments de joie paisible.
Des mois, une année, plus encore, "cela" s’est installé, partir encore, toucher le ciel, sentir la terre, pleurer d’un bonheur si grand, et… sentir que ça s’en va… sentir qu’il faut que ça s’ouvre sur quelque chose de plus grand, de plus vaste, et ne pas trouver, quoi.
Alors, une troisième fois, au bord du gouffre, sentir "cela" venir à nouveau, autre, tellement autre, en toi.
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Par Des mots le 14 Avril 2021 à 12:19
Elle s'était absentée d'une manière inaccoutumée, elle rentrait le pas léger, il était là dans l'ombre du couloir.
A la place du cœur, un trou noir en lui, elle lui souriait, rien y faisait. Il finit par laisser tomber quelques mots : « J'ai cru que tu étais partie ! Partie avec le petit. » Elle éclata de rire, quelle drôle d'idée ! Si loin d'elle cette idée, c'est qu'elle croyait que la vie pouvait être belle et qu'elle savait qu'elle ne ferait rien pour la rendre laide. Mais aussi elle sentit combien en lui cela était sérieux, une profonde blessure, alors elle le prit dans ses bras, le réconforta, il finit par se détendre après un long moment.
Elle croyait vraiment que la vie pouvait être belle, que tous les deux ils la feraient ainsi. Sa croyance fut mise à rude épreuve, et lui qui avait eu peur qu'elle ait quitté, quitta trois pas plus loin, il quitta après tant de souffrances éprouvées l'un à l'autre, l'un contre l'autre. Combien de fois avait-elle couru la ville à sa recherche ? Il partait acheter son paquet de clopes, il ne revenait qu'au petit matin, puis quelques jours plus tard... Si bien que quand il partit pour de bon, ayant dit qu'il le faisait, elle éprouva un profond soulagement, elle ne le chercherait plus, ne l'attendrait plus.
Elle croyait que la vie pouvait être belle, et la vie fut si difficile, si dangereusement difficile... La croyance a fini par céder, elle n'a plus cru en rien, et finalement cette chose incroyable : la vie (naître et mourir, elle l'a compris, naître et mourir à chaque instant, naître et mourir en même temps), elle vit combien la vie est belle. De cette beauté indescriptible qui vous soulève le cœur, et fait battre les mains, ailes de papillons au sortir de la chrysalide. D'une beauté que rien ne peut déranger.
4 commentaires -
Par Des mots le 3 Avril 2021 à 11:21
Si en cet instant, il n'y avait cet espace qui s'ouvre
Où l'accord est sans faille, où la beauté se décline
En aucune explication
Sans en passer par cette prétendue autonomie faite de mensonges
Instant où je te vois dans cette transparence lumineuse
C'est bien de désespérance que je mourrais.
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Par Des mots le 25 Mars 2021 à 08:10
L’enfant découvrait ce monde, et voyait le mensonge
Insoumise à tout jamais, c’est faire partie.
Il a fallu beaucoup de temps, pour voir les ficelles
Qui tenaient le paquet, qui le tenaient encore.
Découvrir que ce maillage la faisait aussi
Alors plonger la main dans le feu
Rencontrer le tranchant du guerrier
Avoir peur et ne pas céder.
Être fatiguée, se reposer, et reprendre le chemin
Sans certitude, jamais.
Juste, ce qu’il faut faire
Qui se révèle à chaque pas décidé
Ne jamais rien regretter que c’est refus d’assumer.
Tenir un enfant par la main, et le laisser aller vers sa liberté.
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Par Des mots le 16 Mars 2021 à 09:17
Je me souviens de cette prière, récitée tous les soirs
A genoux les enfants, au pied de leur lit respectif
Cette prière, qu’un jour, je n’ai plus voulu répéter
D’abord dans la révolte silencieuse
Puis dans le courage du refus catégorique
Qui ne manqua pas de provoquer de grandes colères
Et de vaines représailles.
Je me souviens, cela parlait de la très grande volonté
Du père, dans le ciel
De jugement dernier, d’obéissance pour la rémission
Des péchés, ceux de toute une espèce
Introduite par eux, en une lignée.
Oui, la très grande volonté est au cœur du problème
Et à y regarder de plus près, c'est toujours
Volonté d'asservir autrui
L’accepter, c’est s’en rendre victime et coupable.
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Par Des mots le 8 Mars 2021 à 11:38
... .ce qui leur fait peur
La Beauce, terre nue arrachée à la Forêt
Et le vent et la pluie et toutes les tempêtes
Les fermes forteresses et la cathédrale
Viennent raconter la désolation de ses arbres sacrifiés
C'est là que je suis née.
Plat pays, le grenier de la France, qu'ils disaientIl fallait bien justifier de la destruction
Lorsque le cycle sera accompli
Par les terres rendues stériles
La Forêt reviendra.
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