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Par Des mots le 31 Août 2014 à 07:27
Ces moments… comme s’il fallait tout recommencer, qu’une fois encore on serait né dans cette absurdité, sans rien pour se rattraper.
Il ne s’est rien passé de particulier, juste on s’est endormi, happé en ce sommeil par quelque force, et, on s’est réveillé secoué par une autre.
Et là, à tâtons on a cherché le sein de la mère, notre sein, et on ne l’a pas trouvé.
Juste voir, comme une noyade, et puis, cesser de s’agiter… plus d’eaux menaçantes, plus de chute vertigineuse, plus d’obscurité impénétrable…
Cette part qui s’attache, qui pleure sur la douceur enfouie...
Nostalgie
Avoir gardé en quelques malles, des objets, des mots
Peu importe le support
Souvenirs de sensations, de mouvements, d’ouverture...
Dénaturation de ce mouvement de retournement en soi.
Cela semble nous abandonner
Et comme c’était un effort
C’est le goût du repos
Une image, une forêt profonde.
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Par Des mots le 29 Août 2014 à 07:18
Alors, elle se dit qu’elle n’avait pas assez veillé
Qu’un court instant elle s’était absentée
L’air était si doux
Elle avait plongé dans l’onde claire
Écouté les oiseaux
Laissé le soleil caresser la peau
Et sur le chemin du retour…
Un pressentiment, puissant, terrassant
De ceux qui apportent les images
Qu’on tient loin de soi
Et qui pourtant surgissent là.
Elle le vit s’enfoncer dans les marées
Elle poussa un cri
Qu’il n’entendit pas
A terre elle tomba
Comme la vague
Qui claque la roche.
Mais déjà elle était debout
Quoi qu’il puisse arriver
Quelques soient les apparences
Elle ne ferait pas, en sa tête
En son cœur
L’impossible néant
De la désespérance.
Et ce n’est pas le vide
Qui répondait
Mais une présence si vaste
En des paysages si beaux
Libres sauvages.
Sans voix elle était
Ne connaissant aucun son
Pour dire ce qu’elle voyait là.
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Par Des mots le 24 Août 2014 à 05:58
Celui de la maison, au-delà les bruits du voisinage…
Il est des maisons qui accueillent le silence, j’en ai connues, il a fallu les quitter. Ces maisons sont de vieilles pierres, entourées d’un grand jardin où la végétation est dense, de cachettes pour les enfants, de coins frais pour l’été. On s’y promène volontiers, regarder les arbres pousser et les fleurs s’ouvrir au petit matin, s’asseoir près de la margelle, se pencher au-dessus du puits. Le soir, le soleil vient caresser de ses longs cheveux, puis la nuit y murmure son chant profond.
En cette maison, le silence s’est fait absence, il sonne comme du métal qui tombe sur le carrelage. Il parle d’un vide qui ne peut jamais se remplir. Alors, le laisser sortir de la maison, c’est facile, les fenêtres sont toujours ouvertes. Là il se remplit du chant des grillons et du parfum du jasmin, parfois des nuits torrides des crapauds, mais il ne devient pas encore familier.
Il est des endroits particuliers, des endroits qui bruissent, j’en ai connus, il a fallu les quitter. Ils parlaient de ventres chauds, de sous-bois parfumés et habités, de rivières vivantes, de la plaine qui tremble sous le soleil de Juillet, et aussi au cœur de l’hiver, des embruns de l’océan. Ils parlaient de gothique, de roman, de ruelles aux pavés décousus, de vieux bistrots, de caves voûtées.
C’est le ciel, vacuité, qui enfin l’accueille ce silence, il s’ouvre sur l’infini, plus loin, plus définitif, sans désir de retour sur la douceur du souvenir.
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Par Des mots le 22 Août 2014 à 07:01
Elle aimait à marcher dans la ville, prendre le dernier train pour rentrer.
Elle quittait le lycée à pieds, ayant dépensé dans les cafés l’argent qui lui avait été donné pour payer le bus.
Après le parc, elle remontait en direction de la cathédrale, passait près de la prison, ce grand mur de pierres hérissées de tessons de bouteilles.
Puis elle redescendait dans les vieux quartiers…
C’est là qu’elle se retrouvait dans les ruelles, dans la nuit souvent brumeuse. Seule, croisant quelques inconnus, elle aimait cette ambiance en toute confiance.
Des images accompagnaient ces longues traversées solitaires, des images qu’elle gardait en esprit, plus tard, elle écrirait sur son cahier, comme le peintre en quelques traits dessine une chambre rayonnante au fond d’une impasse.
Il fallait s’extraire de cette obscurité trouée de la pâle clarté des réverbères. Ne pas manquer le dernier train.
Lorsqu’elle atteignait la gare trop de lumière projetée sur la façade blanche, elle clignait des yeux. Ça faisait mal, comme le retour vers cette pseudo réalité, le train qui avalerait les kilomètres, le vélo qu’il faudrait pousser dans la côte, et la maison.
Ils seraient tous à table, on la questionnerait, elle se taisant les poings serrés sous la table…
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Par Des mots le 22 Août 2014 à 06:31
« Mon père, pardonnez-moi parce que j’ai beaucoup péché. »
De l’autre côté de l’isoloir, elle savait l’homme jeune et beau qui écoutait. Il y avait peu qu’il était arrivé celui-là, et le dimanche à la messe les belles venaient rien que pour le voir, elle les avait remarquées.
Comme d’hab, elle s’accusa de ce qui à la maison faisait des crises depuis la plus tendre enfance, en ces mots familiers : elle avait piqué de la nourriture. Même qu’elle se souvenait de cette chose incroyable, de la mère quittant un moment la maison pour une course, et qui ce jour là, avait…
Oui, elle avait montré à l’enfant la tapette à souris, comment cela se déclenchait, que les doigts si menus resteraient coincés dedans ce piège, si la voleuse venait à lever le couvercle de la boîte à pain pour commettre quelques larcins de cette pâte dorée et croustillante. La tapette à souris fut placée là.
Incrédule l’enfant avait suivi du regard la démonstration de la mère, se disant : « Ce n’est pas possible, elle ne peut pas vouloir cela… »
Pour autant, elle n’avait jamais cessé de flirter avec le mal, et régulièrement se laissait aller à quelques péchés de gourmandises. Soulever le couvercle du pot de crème fraîche et caresser du doigt, ou encore quelques pincées de gruyère râpé dans son emballage de papier... Venait toujours ce moment, où le penchant l’emportait, et ainsi mettait en évidence sa forfaiture, et les cris de la mère.
De l’autre côté de l’isoloir, un rire moqueur : « Mais ce n’est pas un péché que de manger quand on a faim ! »
Elle se trouva un peu vexée devant l’évidence de sa naïveté, celle que l’on concède par peur. Mais, en même temps, libérée du jugement de ses aînés.
Elle rentra, et déclara fièrement que l’abbé avait dit que … Elle prit réjouissance à la mine déconfite des parents.
Voilà que leur bon dieu, les rappelait à l’ordre !
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Par Des mots le 14 Août 2014 à 03:39
Je me souviens d’une histoire que l’on m’a racontée, une histoire au long d'un chemin de vie.
Une famille, grande famille, liée par la pauvreté et la religion. Le manque de travail, d’argent, l’inquiétude du 1er au dernier du mois. Dans cette litanie seuls les jours, plus sombres encore, venaient briser le cours du temps qui passe. Il y eut comme ça une période où tout fit défaut plus qu’à l’ordinaire.
Tout a une fin, même le malheur !
Et alors que la peur de se voir expulsés du logis s’éloignait, un des enfants, le plus petit, découvrit l’oiseau mort dans sa cage.
Aucun n’avait pensé à donner à boire à cet être vivant, aucun ne l’avait entendu s’égosiller dans sa prison pas dorée du tout, puis il s’était tu.
Cet enfant compris que dieu ne s’occupe pas de nos petites affaires, ni de nos grandes misères. Il n’en conçut aucune rancœur, il devint prêtre et se consacra à lutter contre la misère tenue pour responsable de cette surdité.
Il me semble pourtant que c’est notre surdité qui permet la misère.
Par tous les temps, garder le cap, ou le perdre à jamais.
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